Grande Pitié en France
- Mathieu DEVRED
- 11 mai 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 mai 2020
« Puis vint cette voix,
Environ l’heure de midi,
Au temps de l’été,
Dans le jardin de mon père. »
Ah, qu’il était calme ce jardin ! La douceur du soleil. Le chant des anges. C’est vrai, la voix des saints n’avait rien de tranquille. Mais on ne craint rien, en servant Messire Dieu. De sa première place, il nous hisse vers les Cieux.
Sur le champ de bataille, c’est la désolation. Les soldats hurlent sous leur casque. Tout semble glisser. Plus rien n’est stable. Tout est gris. C’est sombre. Terriblement sombre. L’avenir est terrifiant.
Jeanne se dresse. Son visage est paisible. Étonnamment paisible. Elle tient droit. Son étendard est son soutien. Jésus est son rempart.
Dans un creux de l’armure, une petite touche de couleur apparaît. Plus vive que la robe. Plus intense que l’oriflamme. Cette étoffe, c’est la France qui renaît. Le bleu de saint Martin. L’azur des rois. Le firmament de l’Immaculée.
Bientôt, le lys va briller plus fort. L’astre du jour va enfin se lever. Il illumine déjà le visage de la Pucelle. Mais un autre feu brûle au loin. Il consume le pays. Et s’apprête à dévorer la martyre.
« Puis vint cette voix,
Environ l’heure de midi,
Au temps de l’été,
Dans le jardin de mon père. »
Jeanne a quitté son logis. À jamais. Elle ne reverra plus le clos familial. Une autre maison l’attend. Les bras du Père s’ouvrent pour l’accueillir. Il lui faut encore traverser des contrariétés. Elle sera mêlée aux controverses. Son corps entravé. Détruit. Mais elle sait en qui elle a mis sa confiance.
Je n’ai de repos
qu’en Dieu seul,
mon salut vient de lui.
Lui seul est mon rocher,
mon salut, ma citadelle :
je suis inébranlable.
Combien de temps
tomberez-vous sur un homme
pour l’abattre, vous tous,
comme un mur qui penche,
une clôture qui croule ?
Détruire mon honneur
est leur seule pensée :
ils se plaisent à mentir.
Des lèvres, ils bénissent ;
au fond d’eux-mêmes,
ils maudissent.
Mon salut et ma gloire
se trouvent près de Dieu.
Chez Dieu, mon refuge,
mon rocher imprenable !
(Psaume 61, 2-5.8)
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Jeanne d’Arc
Émile BERNARD, 1930

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