Un sablier et des pinceaux

Mathieu DEVRED
1 oct. 2021
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Le temps passe. Il file. Vite. Trop vite. Une vie s’achève. Déjà. Une courte vie. Trop courte aux dires de certains. Le sablier s’écoule encore. Bientôt, tous les grains seront passés. La sainte n’a pas peur de ce goulot d’étranglement. Elle vit au présent. Et ne pense ni au passé ni à l’avenir. Elle sait que l’un comme l’autre fascinent. Hypnotisent. Elle sait qu’ils découragent. Désespèrent. Alors, elle vit. Elle aime. La seule manière de ne pas passer à côté de la Présence.

Ses mains ont saisi les pinceaux. Comme un bouquet. Et elle s’est mise à l’ouvrage. Un portrait se dessine. Un visage. Il est blessé. Il donne tout. Il est là. L’homme ne rêve pas de gloire. Sa couronne est d’épine. Il ne pleure pas sur son sort. Sur les trahisons. Les lâchetés. Il regarde juste celle qu’il aime. Un cœur simple. Un cœur épris. Le lys et la rose. Divine Présence.

Les deux visages semblent s’éclairer mutuellement. Quel mystère ! Thérèse sert son bien-aimé tout contre elle. Lui ne la perd pas du regard. Admirable échange. Et la jeune femme te fixe. Toi. Intensément. Alors, vas-y ! Prends une rose. Et un lys, aussi. Tant que tu y es, saisis un des pinceaux. Et ne perds rien de cet instant. La grâce de l’instant présent.

Sur mon lit, la nuit,

j’ai cherché

celui que mon âme désire ;

je l’ai cherché ;

je ne l’ai pas trouvé.

Oui, je me lèverai,

je tournerai dans la ville,

par les rues et les places :

je chercherai

celui que mon âme désire ;

je l’ai cherché ;

je ne l’ai pas trouvé.