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Miracle chez les frères

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 5 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 mai 2021

Trois heures du matin. Le frère sacristain descend vers l’église du couvent. Mais qu’elle est triste, cette église ! Et peut-être encore plus au milieu de la nuit. Tout cela nous est raconté par Fra Frangipane. Eh oui, c’est bien son nom ! D’après lui, le décor est assez terne. Et il fait froid, en cet hiver. Tout n’est pas aussi doux que les produits du pays de Canaan : «  miel, aromates, pistaches et amandes. » (Genèse 43, 11)

Les cierges allumés par notre bon frère apportent enfin un peu de chaleur. Le chœur se réchauffe mollement. Les flammes le rendent moins terne. Et puis, tout bascule. Une belle dame se présente à lui. Quelle beauté ! Quelle délicatesse. Elle entame la conversation. Et, comme notre ami, se désole des lieux.

La belle et noble femme explique qu’elle se nomme Dorothée. Cela signifie « Don de Dieu ». Mais cela fait bien longtemps qu’on l’appelle Catherine. « La Couronnée ». Elle a gagné son diadème avec la palme du martyre. Elle remarque qu’aucune peinture ne vient orner l’édifice. Hormis une représentation de saint Dominique. Ils conviennent, tous les deux, que la toile est fort grossière. La communauté mérite mieux pour honorer son fondateur et maître. Son Père.

Catherine est maintenant accompagnée de Marie-Madeleine et de la Vierge Marie. La pécheresse repentie et la Toute Pure. Le frère, tout ébloui, est intégré à cet auguste cercle. Notre-Dame se plaît à lui offrir le portrait tant désiré. Rien ne manque. Le lys, le livre et l’étoile.

Jadis, c’est elle qui donna le livre au Saint. « Dominique, quoique ce que tu as préparé pour prêcher soit bon, voici pourtant un sermon bien meilleur que je t’apporte. »  Avec confiance et dans une grande transparence, il reçut alors les mots pour éclairer ses frères. Le lys, le livre et l’étoile.

Aujourd’hui, le religieux reconnaissant admire sa Mère. Elle regarde, avec douceur, la toile miraculeuse. Ses yeux se posent surtout sur le Saint lui-même. Dominique, lui, nous fixe avec une grande considération. Catherine, si elle cherche à attirer, de sa main, l’attention du frère, jette aussi un coup d’œil vers Madeleine. La plus belle des convertis nous interpelle.

Quelle formidable mise en abyme ! Nous admirons un tableau dans le tableau. Nos yeux contemplent une vision. Un appel à entrer. À se convertir.

Et j’ai vu un autre ange,

plein de force, descendre du ciel.

Il tenait à la main un petit livre ouvert.

La voix que j’avais entendue,

venant du ciel, me dit :

“Va prendre le livre ouvert

dans la main de l’ange.”

Je m’avançai vers l’ange

pour lui demander de me donner le petit livre.

Il me dit : “Prends, et dévore-le ;

il remplira tes entrailles d’amertume,

mais dans ta bouche il sera doux comme le miel.”

Je pris le petit livre de la main de l’ange,

et je le dévorai.

Dans ma bouche il était doux comme le miel,

mais, quand je l’eus mangé,

il remplit mes entrailles d’amertume.

Alors on me dit :

“Il te faut de nouveau prophétiser

sur un grand nombre de peuples,

de nations, de langues et de rois.

(Apocalypse 10, 1-2.8-9)

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🖼 Saint Dominique à Soriano

Andrés AMAYA, dernier tiers du 17° s.


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