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Des Regards qui sauvent

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 28 févr. 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 avr. 2023

La scène a quelque chose d’affligeant. Un ange se tient la tête entre les mains. Deux de ses compagnons ont croisé leurs bras. D’un côté, ils semblent se protéger. Mais leur regard est tourné vers l’indicible. Ils contemplent et ils prient. Saint Jean n’est pas perdu dans sa méditation. Sa main tendue, loin de s’opposer, accueille ce que ses yeux ont contemplé.


Une autre créature céleste se masque la moitié du visage, comme pour ne pas voir. Le spectacle est insupportable. Mais il est beau, aussi. Le Christ est là. Étendu de tout son long. Ses paupières se sont fermées. Celles de Marie, alourdies par les larmes de ces dernières heures, ne veulent pas abandonner. Leurs visages sont presque collés. L’extrême pâleur de la Vierge contraste avec le teint cireux de son fils. De sa main diaphane, elle soutient le bras du supplicié. C’est assez étrange, mais elle paraît le supplier, lui qui a tout perdu.


Dieu le Père soutient aussi son Fils, le Bien-aimé. Sa face est paisible. N’allons pas croire qu’il est indifférent ou absent. Il suffit d’observer la force de son geste pour être convaincu de sa présence. Certes, il ne regarde pas l’Agneau immolé. Mais c’est parce qu’en Dieu, il n’y a aucun retour sur soi. Tout est donné. La colombe de l’Esprit peut voler. Librement.


Si les visages de Marie et de saint Jean sont placés comme en miroir devant la Trinité, il en est de même pour les couleurs. Et d’une manière assez subtile. La Vierge est enveloppée d’un vêtement bleu profond. Comme le manteau du Père. Dans la foi, elle est déjà au Ciel. Elle vit de Dieu. Ses yeux voient l’invisible. Elle sait qu’elle peut encore prier son fils. Elle sait qu’il est l’Amour qui se donne.


Le « disciple que Jésus aimait » est comme baigné dans le sang du Crucifié. Ce sang qui coule généreusement. Dans un geste délicat, un ange tient un bout du périzonium. Ce linge est censé cacher la nudité du Christ. Son extraordinaire finesse ne masque rien. Elle dévoile plutôt le Mystère. Le sang du Sauveur est versé en abondance. Et il ne salit pas le fragile tissu. Ce sang, c’est l’eau vive qui purifie.


Si le messager de Dieu se détourne du spectacle, il attire notre attention. C’est maintenant à nous de regarder, de contempler ce flot qui défie les lois de la gravité. Il passer à l’endroit même de la circoncision. N’en doutons pas. Le Seigneur Jésus a sauvé tout ce que nous sommes. Il a lavé toutes les générations marquées par la faute de nos premiers parents. Toute l’humanité, en somme. La Mère de la consolation et des affligés, nous fait entrer dans la Vie nouvelle.


Ce mystère n’avait pas été porté

à la connaissance des hommes

des générations passées,

comme il a été révélé maintenant

à ses saints Apôtres et aux prophètes,

dans l’Esprit.

Ce mystère,

c’est que toutes les nations

sont associées au même héritage,

au même corps,

au partage de la même promesse,

dans le Christ Jésus,

par l’annonce de l’Évangile.

À moi qui suis vraiment

le plus petit de tous les fidèles,

la grâce a été donnée

d’annoncer aux nations

l’insondable richesse du Christ,

et de mettre en lumière pour tous

le contenu du mystère

qui était caché

depuis toujours en Dieu,

le créateur de toutes choses ;

ainsi, désormais,

les Puissances célestes elles-mêmes

connaissent, grâce à l’Église,

les multiples aspects

de la Sagesse de Dieu.

C’est le projet éternel

que Dieu a réalisé

dans le Christ Jésus notre Seigneur.

Et notre foi au Christ

nous donne l’assurance nécessaire

pour accéder auprès de Dieu

en toute confiance.

(Éphésiens 3, 5-6.8-12)

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La Grande Pietà ronde

Jean MALOUEL, vers 1440

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