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L’Enfant et l’oiseau

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 2 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai 2020

L’oiseau a échappé à la mort. Il s’en est fallu de peu pour que le petit chien n’en fasse qu’une bouchée. Le fidèle compagnon est bien mignon. Mais le chasseur n’est jamais très loin. Sa proie du jour se sentait libre comme l’air. Au dessus de tout et de tous. Pourtant, c’est bien l’Enfant Jésus qui l’a mis hors de danger.


D’une main, le protecteur du Sauveur l’accompagne dans ce qui semble être un jeu. De l’autre, il nous invite sous son toit. Son geste est délicat. L’homme robuste vient de quitter l’établi. Son visage est attendri. Joseph est fier du petit et de ses espiègleries. C’est un bon garçon. La solide présence du charpentier nous rassure. Ce qui est en train de se passer est beau, juste, profond. Il en est le témoin et prend sa part de responsabilité.


Le regard de Marie est tout autre. Non, elle n’est pas vraiment absente. Elle perçoit simplement que cette scène dépasse sa propre famille. Elle comprend que tout cela nous dépasse aussi, nous qui avons été invités par son mari. Jésus ne sauve pas qu’un oiseau. Elle en est sûre. Son léger sourire se fige. Tout en filant, elle repense aux langes immaculés du Premier-né. Au milieu de la corbeille de linge blanc, la petite pièce d’étoffe rouge annonce ce qu’elle sait déjà. Tout comme sa robe pourpre, elle porte depuis des mois une douleur. Le vieillard a été clair. « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction. » Et il a ajouté avec gravité : « Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive. » (Luc 2, 34-35) Elle y est prête.


Un animal un peu foufou. Un enfant qui joue. Une famille qui s’en amuse. Une étoffe à confectionner. Du bois à préparer. Ce qui se dessine, ici, c’est le salut du monde. L’Enfant quittera son père et sa mère. Son corps offert sur la croix sera déposé dans un linceul. La Vie triomphera de la mort. Et nous pourrons alors chanter avec le psalmiste.


Comme un oiseau,

nous avons échappé au filet du chasseur ;

le filet s’est rompu : nous avons échappé.

Notre secours est le nom du Seigneur

qui a fait le ciel et la terre.

(Psaume 123, 7-8)

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🖼 Sainte Famille à l’oiseau

Bartolomé Esteban MURILLO, 1650


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