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L’Immaculée Conception

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 8 déc. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 août 2021

Pourquoi l’Immaculée Conception ? Pourquoi le Fils de Dieu s’est il préparé une mère préservée de toute souillure du péché originel ? Dieu n’a pourtant pas peur du péché. Il n’a pas eu peur de naître dans la crèche. De se mettre, dès sa naissance, à la merci d’Hérode. Ce vieux fourbe. D’aller manger chez les pécheurs. De subir les railleries, les incompréhensions. Lui, le Fils bien-aimé du Père n’a pas eu peur d’être accusé de blasphème, d’être rejeté par les siens, trahi et jusqu’à mourir sur le bois de la Croix.


Mais Marie n’est pas une simple crèche, ni un pauvre berceau. Elle n’est pas le royaume d’Hérode, ni la maison d’un pécheur. Elle n’a rien à voir avec tout cela.

Marie est une mère. Et une mère n’est pas un simple réceptacle. Marie n’a pas été réduite à porter Jésus. Elle est sa mère. Avec tout ce que cela implique. Et c'est une grande espérance pour chaque homme et chaque femme de cette terre. Si Dieu a pris les moyens pour sa mère, il les prendra aussi pour chacun de nous. S’il a pris les moyens de la rendre toute pure, il continuera aussi de prendre les moyens de nous purifier. Jour après jour.

Et Marie nous livre un secret. L’Immaculée Conception ne joue pas à la pure. Elle l’est. Elle ne se gonfle pas d’orgueil. Elle laisse toute la place à celui qui nous sauve. Humble, elle ne se répand pas en paroles inutiles. Alors qu’elle accueille le Verbe fait chair, elle réserve ses mots pour l’Action de grâce. Dans les difficultés, elle nous invite à la confiance. Dans le doute, face aux oppositions, elle s’abandonne au souffle de l’Esprit. Et elle se laisse surprendre. Elle ne tente jamais d’utiliser l’œuvre de Dieu. Elle préfère s’en faire l’instrument.

Elle se sait aimée de Dieu et cela lui suffit. Elle ne cherche pas d’autres sécurités. Alors, mettons-nous à son école. Ne nous appuyons pas sur de vaines illusions. Laissons de côté nos rêves de havre de paix. Ne jouons pas aux purs que nous ne sommes pas. Laissons plutôt l’Esprit Saint devenir notre maître. Mettons-nous sous le regard de Dieu, comme le disciple se laisse enseigner par le maître. Acceptons, chaque jour, ne nous laisser porter un peu plus loin. Laissons-le nous relever, nous libérer.


Dans cette œuvre contemporaine - assez baroque - Marie serre dans ses bras un miroir, comme une mère serre son enfant. Et le miroir, peint par endroits, nous renvoie l’image du Christ. Dans un parfait équilibre, elle retient et elle donne. Elle protège et présente. Elle contemple l’œuvre de Dieu dans sa vie et s’abandonne à la grâce.


Si Marie, la toute belle, avait fait le choix de s’admirer dans le miroir, nous aurions perdu l’image du Fils de Dieu. Elle aurait pris sa place. Et ce n’est pas ce qu’elle veut. D’ailleurs, il reste même de la place vide, tout à côté du Christ. Notre reflet peut rejoindre celui du Fils bien-aimé. Une place nous est réservée dans le cœur de l’Immaculée, la Mère de l’Eglise. Mais prenons bien garde de ne pas occulter Celui qui est la source de la Vie. De toute vie.

Le Christ a aimé l’Église,

il s’est livré lui-même pour elle,

afin de la rendre sainte

en la purifiant

par le bain de l’eau baptismale,

accompagné d’une parole ;

il voulait se la présenter à lui-même,

cette Église,

resplendissante, sans tache,

ni ride, ni rien de tel ;

il la voulait sainte et immaculée.

(Lettre aux Éphésiens 5, 25b-27)

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🖼 Speculum Iustitiæ

Giovanni GASPARRO, 2018

© Archive Luciano and Marco Pedicini




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