L'Offrande du Roi

La cathédrale de Beauvais est imposante. C’est le moins qu’on puisse dire ! Et pourtant, il ne faut pas hésiter à s’y aventurer. Comme dans toutes les églises, c’est un vrai pèlerinage qui, à chaque fois, nous attend. Si vous décidez d’aller jusqu’aux vitraux de la chapelle Notre-Dame, tout au fond de l’édifice, vous croiserez d’autres pèlerins sur votre route. En effet, au milieu de la grande fenêtre centrale, les mages parviennent enfin au but. L’étoile s’est finalement arrêtée.

L’astre est flamboyant. Rouge feu comme l’auréole qui nimbe la Vierge Marie, le manteau de l’Enfant Jésus ou celui du premier mage. À peine arrivé, il s’agenouille devant celui qu’il a tant cherché. Nous pouvons remarquer que l’étoile prend la forme d’une couronne de pétales. Ce détail évoque un bien grand mystère. Autant l’astre est loin au-dessus de nous, grandiose, autant la fleur est fragile, toute proche de nous, au plus bas. Celui qui vient de naître est tout cela, à la fois.

Marie et Jésus trônent. La main de la Vierge accompagne affectueusement son enfant. Le Fils de Dieu, Dieu de toute éternité, a déjà des traits de jeune adulte. Dans un geste de noble autorité, il bénit. Ou il enseigne. Pour le Verbe fait chair, c’est tout un.

Les visages sont particulièrement touchants. Joie et douceur se dégagent de la scène. Le vieux souverain ouvre son coffre et présente au Roi des rois les pièces qu’il contient. Rondes, blanches et marquées d’une croix, elles m’évoquent les saintes hosties, ce cadeau infini que le Seigneur Jésus continue d’offrir à son Église. Et par elle, aussi.

Debout, Jérusalem, resplendis !

Elle est venue, ta lumière,

et la gloire du Seigneur

s’est levée sur toi.

Voici que les ténèbres

couvrent la terre,

et la nuée obscure

couvre les peuples.

Mais sur toi se lève le Seigneur,

sur toi sa gloire apparaît.

Les nations marcheront

vers ta lumière,

et les rois,

vers la clarté de ton aurore.

Lève les yeux alentour,

et regarde :

tous, ils se rassemblent,

ils viennent vers toi ;

Le jour, tu n’auras plus le soleil

comme lumière,

et la clarté de la lune

ne t’illuminera plus :

le Seigneur sera pour toi

lumière éternelle,

ton Dieu sera ta splendeur.

Ton soleil ne se couchera plus,

et la lune pour toi

ne disparaîtra plus ;

car le Seigneur sera pour toi

lumière éternelle,

et les jours de ton deuil

seront accomplis.

(Isaïe 60, 1-4a.19-20)

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Le Vitrail de l’Enfance du Christ (détail)

Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, 13ème siècle

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