L’Évangile à la Maison
- Mathieu DEVRED
- 3 mai 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mai 2020
Le diacre vient de s’incliner profondément devant le prêtre. Il lui a demandé la bénédiction. Pendant le chant de l’Alléluia, nous avons pu percevoir les mots prononcés à voix basse : « Que le Seigneur soit dans votre cœur et sur vos lèvres pour que vous proclamiez dignement son Évangile. » Et la procession s’est élancée dans une nuée d’encens. L’Alléluia résonne encore. La fumée se dissipe. Tout doucement. Paisiblement. Ici, le chant semble prendre fin. Au Ciel, il retentit à pleine gorge. Alléluia !
Le ministre, le serviteur entre dans la chambre. D’une délicatesse, jusque-là inconnue sur cette terre, il prononce les mots écrits sur son livre. « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » (Luc 1, 28) La jeune femme frémit. Le divin messager annonce une nouvelle bouleversante. Il vient, celui qui nous sauve. Une douce lumière envahit l’alcôve. Elle baigne, maintenant, toute la campagne de Galilée. Et arrive dans nos maisons. Chacune de nos maisons.
Par trois fois, le lys nous fait comprendre ce que nous sommes en train de vivre. Le plus beau, dressé vers la lumière figure le Christ lui-même. « Comme le lys entre les ronces » (Cantique des Cantiques 2, 2), il est la vie même de Dieu. L’ombre de la Croix se profile sur les rideaux. Il en est le grand vainqueur.
Un semis de fleurs entoure la Vierge Marie. Toute sa posture nous invite à la confiance. « Observez les lys : comment poussent-ils ? Ils ne filent pas, ils ne tissent pas. Or je vous le dis : Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. » (Luc 12, 27) Sans crainte, avec notre Mère, nous pouvons choisir l’amour de Dieu.
Le vase confirme notre vocation. Il est marqué de ce qu’il contient. Celui qui est reçu et celui qui reçoit ne font plus qu’un. L’hôte désigne, à la fois, celui qui s’invite et celui qui offre l’hospitalité. Certes, nous sommes encore comme « des vases d’argile. » Mais nous pouvons, dès maintenant, mettre toute notre confiance dans « le trésor que nous portons ». (2 Corinthiens 4, 7) Accueillir. Porter. Écouter. Contempler. S’émerveiller. Rayonner. Chanter l’Alléluia qui ne meurt jamais !
Bien-aimés, dès maintenant,
nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons
n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons :
quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
(1 Jean 3, 2)
_______________
🖼 Mystère catholique
Maurice DENIS, 1889

Comments