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La Chambre de Nazareth

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 26 nov. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 mars 2021

« Je vous salue Marie pleine de grâce. »

(Luc 1, 28)


Combien de fois avons-nous déjà entendu ces mots ? Combien de fois les avons-nous prononcés nous-mêmes ? Ils nous sont tellement familiers que nous pourrions même croire qu'ils viennent de notre propre esprit, de notre propre bouche ?


C’est pourtant dans cette chambre de Nazareth qu’ils ont été prononcés, pour la première fois. Nous sommes habitués aux images où la Vierge Marie attend dans une belle attitude de prière. Nous sommes habitués à ces images où elle tient dans ses mains une bible ouverte. La pièce ressemble parfois à une église. Les vêtements y sont souvent précieux. Marie n’y manque jamais de dignité.


Aujourd'hui, nous retrouvons une jeune femme en chemise de nuit. Ses bras sont nus, les cheveux défaits. Assise sur son lit, les jambes repliées, elle est blottie contre le mur. Son attitude nous déroute.

Comparé à beaucoup d'autres images, Marie semble plus proche de ce que nous vivons. Mais, en même temps, elle nous interroge. Nous pourrions croire qu’elle a peur. Mais, rapidement, nous comprenons que c’est autre chose. Son attitude est plus intérieure, plus réfléchie qu'un simple réflexe de défense. Nous comprenons bien qu'ici il ne peut s'agir d'inquiétude.

Marie est prête. Pour preuve, nous pouvons constater qu'elle a enfin terminé la broderie entamée dans sa jeunesse. Les lys de la pureté rayonnent sur cette magnifique toile rouge vif, rouge sang. Elle peut maintenant recevoir la fleur de l'ange lui-même. Le projet de Dieu s'accomplit, enfin. Ce projet, ce n’est pas un simple travail. C'est la vie qui surgit.


La tenue de l'ange sort aussi de l'ordinaire, si l'on peut dire. Un simple tissu vient l’envelopper. Il laisse apparaître son corps. Ses traits sont féminins. Sa coiffure travaillée contraste avec les cheveux de la Vierge, même si tous les deux rayonnent. Comme l'ange de l'Apocalypse, les pieds de notre visiteur sont de feu. Ils embrasent la terre.

Discrète, une petite colombe vient de l'extérieur, du ciel bleu. Elle accompagne le mouvement dessiné par la branche du lys, mouvement souligné par la main de l'ange et par son bras déployé. L’œuvre de Dieu est en train de s'accomplir modestement, sans orgueil ni vanité. Si le don de Dieu est sans réserve, il s’offre sans bruit, patiemment, avec délicatesse et humilité.


Les murs, le sol, les vêtements et le lit sont blancs ou ocre. Nous avions déjà remarqué l'ouvrage brodé par la Vierge Marie. L'autre couleur marquante c’est le bleu. Une grande tenture est déployée derrière la jeune femme. Le ciel, que l’on aperçoit par la fenêtre, est descendu sur la terre.

Alors, n'en doutons pas, ce ciel, il nous est aussi offert. L’œuvre de Dieu continue de s'accomplir. Ses projets ne sont sûrement pas nos projets. Et ils peuvent nous dérouter. Un peu comme cette image. Sa présence ne ressemble sûrement pas à ce que nous imaginions.

Mais Dieu est bien là ! Et son ange continue de nous porter sa Bonne Nouvelle.


Et j’ai vu un autre ange,

plein de force,

descendre du ciel,

ayant une nuée pour manteau,

et sur la tête un halo de lumière ;

son visage était comme le soleil,

et ses jambes

comme des colonnes de feu.

Il tenait à la main

un petit livre ouvert.

Il posa le pied droit sur la mer,

et le gauche sur la terre.

Et la voix que j’avais entendue,

venant du ciel,

me parla de nouveau et me dit :

« Va prendre le livre ouvert

dans la main de l’ange

qui se tient debout

sur la mer et sur la terre. »

(Apocalypse 10, 1-2.8)

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Ecce Ancilla Domini !

Dante Gabriel ROSSETTI, 1850

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