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La Confiance du fils

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 6 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 mai 2020

« Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste. » (Genèse 22, 8) Les mots d’Abraham n’ont pas rassuré son épouse. Elle est restée interdite. Plantée derrière l’arbre. Le Patriarche avait une voix blanche. L’homme a confiance. Mais il avait une voix blanche. Et Sarah doute. Encore une fois.

« Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste. » C’est l’heure. La lame est dressée vers le Ciel. Le sacrifice doit être offert. Le père est déjà comme tâché du sang de son fils. Ce fils qu’il aime tant. Le sang doit couler. Dieu lui a promis une pléiade de descendants. Mais, aujourd’hui, c’est son préféré qu’il faut offrir.

« Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste. » Isaac est là. Nu. Allongé de tout son long. Son corps est étincelant. D’un jaune d’or. L’ange, nimbé du ciel, arrête le geste homicide. L’enfant regarde plus loin. Un œil ouvert, l’autre fermé, il voit au-delà. Bien au-delà. Dans son abandon total, il voit Dieu. Plus rien ne le retient. Plus rien ne fait obstacle.

« L’agneau pour l’holocauste. » Derrière la montagne se noue un drame. Notre drame. Aujourd’hui. L’Agneau porte toujours le bois du supplice. Et autour, c’est l’horreur. La foule s’agite. Une femme court. Un rabbin s’enfuit. Le Livre fermé. Serré fort sous son bras.

L’homme n’écoute plus la Parole. Il a perdu confiance. Cette confiance prête à tout donner. Prête à tout recevoir. Il erre comme un orphelin. Les loups sont de sortie. Ils prennent, arrachent, privent. La violence et l’injustice ont force de loi. Plus personne ne lève les yeux.

« Dieu saura bien trouver… » Seule une femme, une mère, se risque à attendre. Ses enfants sont blottis contre son cœur. Ils espèrent avec elle. Ils espèrent en elle.

Jérusalem disait :

“Le Seigneur m’a abandonnée,

mon Seigneur m’a oubliée.”

Une femme peut-elle oublier son nourrisson,

ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ?

Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas.

Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains,

j’ai toujours tes remparts devant les yeux.

Lève les yeux alentour et regarde...

(Isaïe 49, 14-16.18)

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🖼 Le Sacrifice d’Isaac

Marc CHAGALL, 1960-1966


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