La Gloire du Fils

Mathieu DEVRED
12 mai 2020
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Dernière mise à jour : 12 mai 2020

Le vieil homme est magnifique. Il sort d'épaisses ténèbres. Mais il est resplendissant. Il a connu tristesse, inquiétude et angoisse. Son visage est paisible. D’une paix qu’il n’a jamais vraiment perdue. Une paix plus profonde que tout. Son rejeton l’avait enterré. L'héritage se reçoit toujours d'un disparu. Pris pour mort, il a vu son fils se perdre.

Et le fils est revenu. Il est là ! À moitié nu. L’écuelle du mendiant à la ceinture. C'est une corde qui en fait office. Son dos est courbé, brisé par les fautes, les remords, son repentir. Les mains paternelles sont fermes et délicates, tout à la fois. Déjà l’enfant est revêtu du riche manteau du patriarche. Ils le partagent. Ne font plus qu’un. L’or et les bijoux couvrent l’indigent.

Le Fils est descendu. Il est sorti. « Homme de douleurs, familier de la souffrance » (Isaïe 53, 3), il a tout offert. Il a tendu son dos aux bourreaux. Ils l’ont broyé. Il n’a même plus figure humaine. Le Créateur du Ciel et de la terre le soutient. Sa barbe est légère comme le souffle de l’Esprit. Les bras du Père et le corps livré du Bien-aimé forment une croix. L’Agneau est mort. Il a tout remis.

« L’Amour ne passera jamais. » (1 Corinthiens 13, 8) Le Serviteur reçoit sa part. Il voit la Lumière. Et nous ? Eh bien, « nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous. » (Isaïe 53, 6) Alors, devenons enfin des Enfants. Abritons-nous avec notre Frère. Le Ciel nous est ouvert.

Ayez en vous les dispositions

qui sont dans le Christ Jésus :

Le Christ Jésus,

ayant la condition de Dieu,

ne retint pas jalousement

le rang qui l’égalait à Dieu.

Mais il s’est anéanti,

prenant la condition de serviteur,

devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect,

il s’est abaissé,

devenant obéissant jusqu’à la mort,