La Miséricorde

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Neuvaine à l’Esprit Saint

À l'issue de notre neuvaine, contemplons les fruits de l'Esprit Saint. Ses dons sont multiples. Accueillis généreusement, ils fécondent notre terre. Son éclat vient illuminer nos ténèbres. Jusque dans leurs moindres recoins.

L'Enfant Jésus est blotti dans les bras de sa mère. Il est comblé de l'Amour du Père. Et c'est cet amour qui est répandu à travers le monde. Les anges, leurs ailes, leurs bras, le grand drapé figurent la surabondante action de l'Esprit.

Au détour d'une ruelle, c'est l'effervescence. Juste devant nous, une scène bien connue, mais toujours aussi vivante. Le légionnaire Martin croise la route d'un mendiant. Et, pour le vêtir, il détache, d'un vif coup d'épée, la doublure de sa chlamyde. Le manteau lui-même appartient à l'armée. Le soldat agit avec justice et justesse. Il prend sur lui pour couvrir le pauvre. Mais il respecte les règles de l'armée qu'il sert encore. Ce geste est fondateur pour celui qui deviendra l'Apôtres des Gaules.

À droite, un spectacle plus déroutant. Une jeune femme, Péro est en train de donner le sein à un vieille homme. Elle allaite son propre père ! Il faut savoir que l'homme, Cimon, est condamné à un terrible supplice. Mourir de faim. Et si l'enfant obtient une permission de visite, les gardiens la fouillent pour s'assurer qu'elle ne lui apporte pas de nourriture. Ne pouvant se résoudre à cette situation, elle décide de dépasser son embarras. Et offre son propre lait à l'infortuné.

Un homme est sorti "les pieds devant". Un prêtre, cierge à la main, vient de lui apporter les derniers sacrements. Ultime soutient pour accompagner sa route. Plus loin, un homme boit dans une mâchoire d’âne. Eh oui ! Cette image incongrue nous plonge dans la vie de Samson. Lui qui avait reçu de Dieu sa force. Ici, le Créateur suscite la générosité pour que l'eau soit offerte à celui qui a soif.

Enfin, un aubergiste prend soin d'un voyageur. C'est un pèlerin de saint Jacques de Compostelle. Nous le voyons, Dieu est vraiment à l'oeuvre dans ce monde. Ses dons sont variés. À nous de les accueillir. Et de les laisser travailler nos vies.

La pluie et la neige qui descendent des cieux

n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,

sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,

donnant la semence au semeur

et le pain à celui qui doit manger ;

ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,

ne me reviendra pas sans résultat,

sans avoir fait ce qui me plaît,

sans avoir accompli sa mission.

Oui, dans la joie vous partirez,

vous serez conduits dans la paix.

Montagnes et collines, à votre passage,

éclateront en cris de joie,

et tous les arbres de la campagne applaudiront.

Au lieu de broussailles poussera le cyprès,

au lieu de l’ortie poussera le myrte.

Le nom du Seigneur en sera grandi :

ce signe éternel sera impérissable.

(Isaïe 55, 10-13)

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Les Sept Œuvres de miséricorde,

Le Caravage, 1607

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