La Prière des anges

Mathieu DEVRED
18 mai 2020
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Dieu le Père envoie son Esprit. Le geste est léger et sûr. Rassurant. Ses mains expriment admirablement son projet. L’une est ouverte. Libre. Elle accompagne l’envol de la Colombe. L’autre soutient solidement son bras. Le travail délicat du vêtement apporte une grande douceur. Le Créateur sait ce qu’il veut. Et il l’accomplit. Il veut aimer. Et il aime !

Quatre séraphins l’entourent de près. Placés en triangle, ils offrent un trône. Mais ils ne s’imposent pas. Leur adoration n’a rien de possessif. Ils s’ouvrent au Souffle de vie. L’artiste a laissé un bel espace doré. Finement travaillé. Chacun semble avoir sa mission. Ils déploient toute la richesse de la prière chrétienne.

Deux des anges tendent leur bras. L’un comme pour escorter celui qu’il contemple. Son regard est intense. Son semblable à une attitude plus intérieure. Il est juste là. Sa simple présence est une oraison. Il se réjouit de Dieu. Pour ce qu’il est. Parce que, il est.

Les deux autres sont plus flamboyants. Le premier s’émerveille de ce qui est en train de se réaliser. Dieu n’arrête pas de se donner. Et cela fait toute sa joie. Il n’y a rien de plus beau. Le second partage cet éblouissement. Mais il n’en reste pas là. Il nous fixe intensément. Il nous invite. Son enchantement n’a rien d’égoïste. Il déborde de bonheur. À sa manière, il épouse l’action de l’Esprit Saint. Il nous appelle à entrer dans la vie même de Dieu.

Je vis le Seigneur qui siégeait

sur un trône très élevé ;

les pans de son manteau

remplissaient le Temple.

Des séraphins se tenaient

au-dessus de lui.

Ils avaient chacun six ailes :

deux pour se couvrir le visage,

deux pour se couvrir les pieds,

et deux pour voler.

Ils se criaient l’un à l’autre :

« Saint ! Saint ! Saint,