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La Prière du désert

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 17 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 mai 2020

« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Luc 3,2) Quelle douceur dans ces mots ! Et Jésus les reçoit, une nouvelle fois, alors qu’il s’est retiré pour prier. Sa méditation n’a rien d’extatique. Il ne s’évade pas hors de lui-même. Ses mains sont serrées. Presque crispées. Il connaît ce monde. Il n’ignore rien de ses déserts. Ici, tout est gris, froid. La caillasse est acérée. Tranchante. La supplication se fait insistante. Les épreuves ne manquent pas. La tentation, non plus. Les épreuves ne manqueront pas. Il le sait. Mais il reste là. Bien campé. Il est bien « l’Emmanuel, Dieu avec nous ! » (Matthieu 1, 23) Aucune réclamation. Pas de revendication. Le Seigneur aspire seulement à être en son Père. Il n’exige rien. Il se rend disponible. Au loin se lève une aube toute neuve. L’Esprit continue de souffler. « Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert. » (Luc 4, 2) C’est porté par le même Esprit qu’il réalise sa mission. Et comme il voudrait que tout soit accompli. Sa prière se fait offrande.

« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Le Seigneur Jésus est allé jusqu’au bout. Au bout de l’amour. Sa prière n’est pas restée lettre morte. Le Verbe fait chair a poussé son dernier cri. Il a remis l’Esprit. Le rideau du Temple s’est déchiré. Le Ciel s’est ouvert. Une nouvelle fois. Et son corps livré a été déposé dans le sépulcre. Sur une pierre grise. Un caillou froid. Taillé dans le rocher, au lieu-dit du Crâne. Et « le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendent au tombeau. » (Luc 24, 1) La dépouille du supplicié a disparu. Le Souffle du Père s’est emparé de lui. Pour toujours.

« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » En donnant tout, le Christ nous a offert de devenir Fils. Comme lui. Nous sommes désormais des enfants bien-aimés du Père. C'est notre horizon. Alors, entrons dans sa prière. « Ne soyons pas comme les hypocrites. Ne rabâchons pas comme les païens. » (Matthieu 6, 5.7) Laissons le Seigneur nous emplir de son Esprit. Et prier en nous.

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite

sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui

notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses,

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation

mais délivre-nous du Mal.

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Le Christ dans le désert

Ivan KRAMSKOÏ, 1872

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