La Sagesse de l’ermite

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Neuvaine à l’Esprit Saint

Le vieil homme scrute les Écritures. Ses yeux se sont usés. Il a encore tant à lire. Et à méditer. Il a encore tant à comprendre. Et à partager.

D’année en année, il a appris à goûter les Écritures. À goûter la belle Présence de Dieu. Le travail a souvent été dur. La tâche ardue. Mais il a avancé comme l’apprenti auprès du patron. Comme le disciple auprès du maître. Le divin Maître.

S’il a reçu le manteau rouge des cardinaux, aujourd’hui, il est presque nu. Dépouillé. Son corps est fragile. Sa force se trouve ailleurs. Il la puise dans sa contemplation. Il la cultive jour après jour.

La mort est sûrement pour bientôt. L’homme au tempérament de feu n’a pourtant pas peur. Une fine auréole le couronne déjà. Il se laisse envahir par la lumière. Il se laisse porter par l’amour.

« Pourquoi ne pratiquez-vous pas vous-mêmes ce que vous prêchez aux autres ? » Ces mots, Jérôme les a souvent répétés. Ces mots, ils ne le condamnent pas. Bien au contraire. Son travail patient, sa fidèle prière, ont fait de lui un vrai missionnaire.

Dieu de mes pères

et Seigneur de miséricorde,

par ta parole tu fis l’univers,

tu formas l’homme par ta Sagesse

pour qu’il soit maître de tes créatures,

qu’il gouverne le monde

avec justice et sainteté,

qu’il rende, avec droiture, ses jugements.

Donne-moi la Sagesse, assise auprès de toi ;

ne me retranche pas

du nombre de tes enfants :

je suis ton serviteur, le fils de ta servante,

un homme frêle et qui dure peu,

trop faible pour comprendre

les préceptes et les lois.

Le plus accompli des enfants des hommes,

s’il lui manque la Sagesse que tu donnes,

sera compté pour rien.

Or la Sagesse est avec toi,

elle qui sait tes œuvres ;

elle était là quand tu fis l’univers ;

elle connaît ce qui plaît à tes yeux,

ce qui est conforme à tes décrets.

Des cieux très saints, daigne l’envoyer,

fais-la descendre du trône de ta gloire.

Qu’elle travaille à mes côtés

et m’apprenne ce qui te plaît.

Car elle sait tout, comprend tout,

guidera mes actes avec prudence,

me gardera par sa gloire.

(Sagesse 9, 1-6.9-11)

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Saint Jérôme écrivant

Le Caravage, 1605-1606

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