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Le Ciel en enfer

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 4 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 déc. 2020

Bleu profond, sang et or. Quel spectacle monumental ! Une quinzaine de personnages. Et une composition saisissante. Visages réalistes. Perspective maladroite. Postures éloquentes. Nous ne sortirons pas tout à fait identiques de cette exploration. Troublés, émus, secoués, dégoutés, désorientés. Tels sont déjà, peut-être, nos sentiments. Dès le premier regard.

Sur un magnifique fond d’or, le supplice le plus terrible. Le Christ achève sa lente agonie sur la Croix. Le sang coule à flot. Mais c’est la paix venue du Père qui embrasse le tout. De fins rayons sont ciselés dans la dorure. Ils témoignent de l’amour qui rayonne. Immuable, inaltérable, infini. La colombe vole. Sereine. L'Esprit est répandu.

Et c’est le Seigneur Jésus que nous retrouvons vêtu d’une splendide chape bleue. Il vient porter la communion à saint Denis. La grille du cachot dessine, sur son visage, la croix des archevêques. C’est la veille de son martyre. « Le voici, le pain des anges, il est le pain de l’homme en route. » (Séquence de la solennité du Saint Sacrement) Cette route va traverser la mort. Une mort odieuse. Mais le Fils bien-aimé prend soin de son frère. Sa crucifixion est marquée dans la farine du pain consacré. Sa Résurrection va bientôt s’emparer des pauvres corps torturés.

Le sang a coulé abondamment sur la Croix. Il coule encore sur le billot. Denis et ses compagnons répandent leur vie. Ils remettent leur esprit. Leurs ornements sont presque identiques à ceux de leur Maître. Il est le seul Sauveur. Généreusement, ils lui emboîtent le pas.

Revenons à la Croix. Ultime détail. Le sang de Jésus se déverse intarissable de son cœur. Mais l’épais liquide écarlate ne souille pas l’étoffe délicate. Au plus profond de l’horreur du mal, le Seigneur vient nous offrir son eau vive. Celle qui lave autant qu’elle désaltère.

Derrière l’horrible bourreau, les discussions vont bon train. Ça se moque et ironise. On acquiesce, s’interroge. Les arguments pleuvent. Les silences sont lourds. Le gaillard au turban bleu me fixe. Vais-je prendre position ? Il insiste. Et je me vois, comme en miroir, dans la figure au dernier plan. L’homme en noir. Il n’est plus l’heure de réserver ma réponse.

C’est fait.

Moi, je suis l’alpha et l’oméga,

le commencement et la fin.

À celui qui a soif,

moi, je donnerai l’eau

de la source de vie, gratuitement.

Tel sera l’héritage du vainqueur ;

je serai son Dieu, et lui sera mon fils. 

(Apocalypse 21, 6-7)

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🖼 Retable de saint Denis

Henri BELLECHOSE, 1415-1416

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