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  • Photo du rédacteurMathieu DEVRED

Le Conseil fraternel

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Neuvaine à l’Esprit Saint

Caravage ne s'embarrasse pas. Comme d'autres avant lui, il assimile Marie-Madeleine à Marie, la sœur de Marthe. Les deux sœurs sont attablées. En grande conversation. La courtisane attire tous les regards. Et pas seulement. Et c'est à ce sujet que Marthe se doit d'intervenir. Elle ne veut pas la laisser se perdre plus longtemps. C'est vrai qu'elle est belle. Et bien apprêtée. Un peu trop, sûrement.


Marthe a aussi son charme. Mais, elle est bien discrète. Et raisonnable. Elle ne comprend pas les dépenses de son alter ego. Robes somptueuses, parfums de luxe, peigne en ivoire. Et s'il n'y avait que ça. D'où peut venir tant d'argent ? La sœurette n'est pas dupe. Elle connaît la réponse. Mais elle ne veut pas accabler celle dont l'attitude la tourmente tant.


Elle cherche ses mots. Et puis se lance. Il est grand temps de se regarder dans le miroir. Mais en vérité, cette fois. Au-delà du fard et des onguents. La petite fleur n'est-elle pas magnifique ? Dans sa simplicité. Une vie plus modeste n'est-elle pas désirable ? Finalement.


Les arguments commencent à toucher. Madeleine est songeuse. Des mains agitées de sa sœur, mot après mot, semble rayonner quelque chose de juste. De vrai. Une lumière plus forte, captée par le miroir, nous donne un indice. C'est la vérité même de Dieu qui est à l'œuvre. La pécheresse décide de changer de vie. Radicalement. Son petit vase d'aromates servira bientôt. Non plus pour attirer les hommes. Mais pour prendre soin de la dépouille de son Seigneur. Celui qu'elle vient de choisir. Pour toujours.


Marthe s'est laissée porter par l'Esprit de conseil. Loin des récriminations, loin de la colère ou de la peur, elle a trouvé les mots justes. Elle a su se taire quand il le fallait. Elle a su parler, au bon moment. Elle a aidé sa protégée à y avoir clair. Elle l'a accompagnée dans une profonde démarche de conversion.


Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille ;

oublie ton peuple et la maison de ton père :

le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.

Alors, fille de Tyr, les plus riches du peuple,

chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là,

dans sa gloire, vêtue d'étoffes d'or ;

on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes,

lui font cortège ;

on les conduit parmi les chants de fête :

elles entrent au palais du roi.

(Psaume 44, 11-16)

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Marthe et Marie-Madeleine

Le Caravage, vers 1598

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de la neuvaine, cliquez ici.

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