Le Passage du gué
- Mathieu DEVRED
- 3 mai 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mai 2020
Un homme guide un âne. Sa jeune épouse et leur enfant se laissent mener. Tout est baigné par la lumière du soir. Le cadre est paisible. La Sainte Famille, puisqu’il s’agit bien d’elle, avance dans une grande sérénité. L’animal foule l’eau de ses sabots. Joseph emprunte un chemin pavé de grandes dalles. Ils franchissent un gué. L’Égypte est devant eux.
Jadis, une autre famille, d’autres familles, tout un peuple ont aussi franchi l’eau. Eux faisaient la route inverse. Ils suivaient Moïse pour échapper à la fureur de Pharaon. Une colonne, de feu la nuit et de nuée le jour, leur ouvrait le chemin. Par elle, c’est Dieu qui menait son peuple.
Et Joseph ? Lui, il fuit la violence jalouse d’Hérode. Aucun prodige ne marque sa route. Il ne regarde même pas devant lui. Ses yeux sont pour l’Enfant. Un fou furieux veut les tuer. La nuit approche. L’inconnu est devant eux. Mais une chose est sûre. Dieu est là. Et Joseph y met toute sa confiance. En Jésus, il n’y a pas de mort. Pas de nuit. Pas d’inconnu non plus. Il nous connaît et se donne à connaître.
Le charpentier porte une longue poutrelle. L’ombre de la croix plane déjà. Mais la mort est déjà vaincue. La lumière brille dans les ténèbres. Cette lumière, elle brille encore aujourd’hui. Elle pour chacun de nous.
J’habite dans les ténèbres,
mais le Seigneur est ma lumière.
Seigneur, avec ta houlette,
sois le pasteur de ton peuple,
du troupeau qui t’appartient,
Comme aux jours où tu sortis d’Égypte,
tu lui feras voir des merveilles !
De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde,
tu fouleras aux pieds nos crimes,
tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés !
(Michée 7, 8.14.15.19)
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🖼 La Fuite en Égypte
Philippe de CHAMPAIGNE, 1650-1660

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