Mystère de l’Église

Dans cette magnifique composition, il ne faut pas chercher la chronologie. Il suffit juste de se laisser saisir par le mystère. Entrer dans cette vie qui nous dépasse. Le Seigneur Jésus est majestueux. Loin des souffrances de la Crucifixion, il paraît dormir. Certains se sont moqués de lui : « Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! » (Matthieu 27, 43) Les pauvres ne mesuraient pas la portée de ce qu’ils disaient. Le Fils bien-aimé sait en qui il a mis sa confiance. Et la main de Dieu repose sur lui. C’est le fondement de notre Foi.

Une femme, toute d’or, a le visage baigné dans le sang du Sauveur. Elle en recueille encore dans sa coupe. Elle n’a pas peur de se tenir au pied de la Croix. Elle vient puiser à la source. Elle a compris que personne d’autre ne pourra la combler. Le Christ en a fait son épouse. Il l’a choisie, lui qui est consacré par le Père. Il l’a consacrée, lui qui est choisi par le Père.

Et c’est pourquoi il la nourrit de sa propre vie. L’Église-Épouse, à genoux devant l’autel, reçoit le Pain vivant. Elle se laisse envahir par l’Esprit Saint. Lui qui renouvelle toute chose.

Ce que le Seigneur veut, il l’accomplit. Son dessein est sans faille. Quatre médaillons déploient l’histoire du salut. Nativité, mise au tombeau, Résurrection et Ascension. Dans les trois premiers, Jésus est couché. Il est porté par un autre. La Vierge Marie. Joseph d’Arimathie. Le Paraclet, la vie même de Dieu. Et l’Autel de la messe fait écho à ces moments si particuliers. Ces moments où l’on comprend bien que le Christ s’offre à l’amour de son Père. Il donne tout. Il se laisse envahir par l’Esprit. Celui-là même qui, désormais, descend vers nous en un torrent de feu. Le Ciel est cette source vive que nous présente le Ressuscité. Accueillons-la. Et laissons-nous emporter. Laissons-nous aimer. Comme une épouse est aimée de son époux.

Le Christ a aimé l’Église,

il s’est livré lui-même pour elle. 

Afin de la rendre sainte

en la purifiant par le bain

de l’eau baptismale.

Il voulait se la présenter

à lui-même, cette Église,

resplendissante, sans tache,

ni ride, ni rien de tel.

Il la voulait sainte et immaculée.

(Éphésiens 5, 25-27)

_______________

L’Eucharistie

Illustr. du Scivias d’Hildegarde de Bingen, 12e s.