Saisis par l'Amour
- Mathieu DEVRED
- 2 avr. 2021
- 2 min de lecture
Immédiatement, nous sommes emportés. Comme empoignés. Tout nous attire vers le haut. Plus haut que le ciel. La toile est monumentale. Les personnages, plus ou moins, à taille réelle. Les proportions, elles, ont été modifiées. Les traits sont élancés. Verticaux. Mais cela ne fait pas tout.
Voyez l’homme au surplis blanc. C’est un des deux donateurs de l’œuvre. Il offre bien plus qu’un tableau. Il partage avec nous son regard. Aujourd’hui, il est témoin de quelque chose de vraiment extraordinaire. Et il ne veut pas que nous manquions sa découverte. Il contemple le Mystère.
Son comparse nous en dit plus. Il explicite la prière du chanoine. Lourdement vêtu, il scrute au loin. Ses yeux ont appris à voir autrement. C’est maintenant le visage d’un fils. Un fils qui fait face à son père. Le Père éternel. Sa main droite repose sur sa poitrine. Il comprend que l’amour reçu par le Fils bien-aimé est également pour lui. La paume tournée vers Jésus accueille la Miséricorde qui s’offre. Aussitôt, elle est prête à la partager.
Le bas de l’image est caché. Un mur imaginaire masque le pied de la croix. Et une partie des corps, aussi. Nous sommes comme derrière une fenêtre. Il nous suffit juste de franchir le seuil. Et de rejoindre la scène. Mais, au fait… Nous avons déjà emboîté le pas à l’homme en noir. Et depuis un bon moment. Sans en prendre vraiment conscience, nous nous sommes laissés illuminer par le Crucifié. Il est si transparent.
Dans tout cela, nous n’avons même pas eu peur du ciel tourmenté. L’orage gronde, mais nous sommes en paix. Une paix que rien ni personne ne pourra nous ravir. En un instant, l’Amour nous a saisis. Et c'est pour toujours.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.
L'ange du Seigneur campe à l'entour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !
Saints du Seigneur, adorez-le :
rien ne manque à ceux qui le craignent.
(Psaume 33, 2-10)
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Le Christ en croix adoré par deux donateurs
Domenikos THEOTOCOPOULOS, dit Le GRECO, vers 1590

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