Un Souffle dans la Nuit
- Mathieu DEVRED
- 5 avr. 2021
- 2 min de lecture
Le lourd manteau de ténèbres n’a de cesse de s’épaissir. Et l’horreur s’ajoute à l’horreur. Deux longues nuits viennent de s’écouler. Il reste encore une tâche funeste à accomplir. Préparer le corps. Ce corps meurtri. Broyé. Les heures passées n’ont sûrement rien arrangé. La dépouille doit être répugnante.
Si les cœurs sont accablés, le pas est plutôt léger. Les femmes avancent. Décidées et confiantes. Elles ne comprennent rien à ce déchaînement de violence. Elles sont encore déchirées par la trahison de disciples. Mais elles sont toujours éprises. Amoureuses. D’un amour que personne n’avait connu jusqu’alors.
Reste la question de l’énorme pierre. Et des scellés, aussi. La peine a été décrétée. Le supplice infligé. Les gardes postés. Plus rien ne doit bouger. La mort est venue geler la scène. L’histoire a été ficelée. À la hâte. Les uns et les autres n’ont plus qu’à jouer leur rôle.
Mais ce n’est pas aussi simple. Une lueur dissipe l’hypocrisie. Le Père du mensonge s’étouffe. Les soldats vaillants sont assoupis. La force a cédé. La pierre est renversée. Le macabre scénario a fait long feu. Décidément le mal ne sait rien faire de bien. Même pas détruire.
Une des femmes est tombée à genoux. Ravie par ce spectacle. Elle contemple le tombeau tout proche. L’autre regarde au loin. Elle a compris que Dieu est à l’œuvre. Le souffle de l’Esprit a passé la nuit. Et si la colombe s’est posée, ce matin, il ne s’agit pas de la retenir.
Le sot voudrait rester. S’installer. S’endormir. Mais l’arbre a déjà refleuri. Bientôt, les fruits seront abondants. Partons les cueillir. Et les goûter. Encore et encore. Les branches accompagnent notre route. Tous pourront s’y rassasier.
Puis l’ange me montra
l’eau de la vie :
un fleuve resplendissant
comme du cristal,
qui jaillit du trône de Dieu
et de l’Agneau.
Au milieu de la place de la ville,
entre les deux bras du fleuve,
il y a un arbre de vie
qui donne des fruits douze fois :
chaque mois il produit son fruit ;
et les feuilles de cet arbre
sont un remède pour les nations.
Toute malédiction aura disparu.
Le trône de Dieu et de l’Agneau
sera dans la ville,
et les serviteurs de Dieu
lui rendront un culte ;
ils verront sa face,
et son nom sera sur leur front.
La nuit aura disparu,
ils n’auront plus besoin
de la lumière d’une lampe
ni de la lumière du soleil,
parce que le Seigneur Dieu
les illuminera ;
ils régneront
pour les siècles des siècles.
(Apocalypse 22, 1-5)
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He is Risen - The First Easter
Arthur HUGHES, 1893-1896

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