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Une Rencontre avec Dieu

  • Photo du rédacteur: Mathieu DEVRED
    Mathieu DEVRED
  • 2 juin 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 mai 2024

L’orage bat son plein. Un vrai déluge. Encore une fois, le mal est à l’œuvre. Une sombre histoire de sabotage. De trahison. L’innocent est accusé. Pourchassé. Il doit sauver sa peau. Seul. La police est à ses trousses. Et tout le condamne. Où trouver un refuge ?

Un vieil homme ouvre sa porte. Il semblait attendre. Bienveillant, il offre l’hospitalité. Le fuyard est arrivé à pied. Ce qui est plutôt inhabituel, dans cette épaisse forêt. L’hôte souligne que c’est le meilleur moyen pour découvrir le pays. La condition du pèlerin. Du pénitent et du mendiant aussi.

Pour s’échapper, le faux coupable a dû plonger dans la rivière. Nager dans les remous. Il est trempé. Et la pluie diluvienne n'a rien arrangé. Le maître des lieux lui propose un de ses costumes. Refus gêné. La vie nouvelle n’est pas pour tout de suite. Ses liens l’entravent encore.

Le propriétaire se présente enfin. Philippe Martin. Philippe, celui qui, dans l’Évangile, a soif de voir le Père. Et qui en fait la demande, au cours de la Cène (cf. Jean, 14, 7-12). Martin, l’apôtre de la Miséricorde. Le providentiel vieillard rassure son invité. Il se plaît à lui offrir la douceur d’un feu. C’est pour lui une très grande joie que de prodiguer cette chaleur. Dehors, la tempête fait rage. Ici, il fait bon. Monsieur Martin sert aussi le dîner. Le repas était prêt. Il ne manquait que le convive. Ce sera quand même mieux que la pomme dérobée et croquée à la hâte.

Notre évadé est presque tranquille. Il réalise tout juste que le maître des lieux est aveugle. Il ne pourra donc pas apercevoir les menottes. Il ne voit pas non plus le spectacle. Au-dehors. La police vient de débarquer. La séquence se dévoile au travers de la fenêtre. Marquée d'une croix. Le brave homme calme l’accusé. C’est sûrement quelqu’un qui s’est perdu. Il est très facile de s’égarer dans ce pays. C’est ce qui fait son charme. Certains s’y perdent. D’autres s’y retrouvent.

La nièce de Philippe est arrivée en même temps que les enquêteurs. Elle les a congédiés. Mais se rend compte avec effroi que son oncle abrite le fugitif recherché. Elle a aperçu les mains entravées. La peur la saisit. Mais une voix familière l’apaise : « Viens-tu seulement de remarquer ses menottes ? Je l’ai su à l’instant même où il est entré. Il a peut-être quelques petits défauts. Mais rien à se reprocher. » Celui qui ne voit pas de ses yeux peut voir. Ceux qui croient voir deviennent aveugles. Ceux qui croient savoir demeurent ignorants.

Et il ajoute qu’il ne condamne pas son visiteur : « Ne sais-tu pas que mon regard est beaucoup plus profond que le tien ? Je peux voir les choses intangibles. Par exemple, l’innocence. » Innocence. Le mot est lâché. Encore un peu de patience et la vérité éclatera.

Fruit défendu. Faute. Accusation. Déluge. Dernière Cène. Croix. Bain de la nouvelle Naissance. Feu donné au monde. Condition du pèlerin. Cette histoire, c’est la nôtre.

Un ultime détail. Sur la table de la maison trône un chandelier. Les trois bougies n’ont jamais été allumées. La vraie lumière vient d’ailleurs. C’est comme si elle surgissait de notre hôte mystérieux. Hitchcock nous offre ici une des plus belles images de Dieu. De la Trinité. Dans un film d’espionnage. Une révélation.

Quand la victime du complot reprend sa route, son sauveur lui confie une mission : « Allez ! Faites ce que je souhaiterais pouvoir faire. » Ce chef-d’œuvre du cinéma s’achèvera par une scène époustouflante sur le sommet de la statue de la Liberté. Liberté. Innocence retrouvée. Vérité. Vivre de la vie même de Dieu. Voilà notre vocation.


Le Seigneur est mon berger :

je ne manque de rien.

Sur des prés d'herbe fraîche,

il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles

et me fait revivre ;

il me conduit par le juste chemin

pour l'honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,

je ne crains aucun mal,

car tu es avec moi :

ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi

devant mes ennemis ;

tu répands le parfum sur ma tête,

ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m'accompagnent

tous les jours de ma vie ;

j'habiterai la maison du Seigneur

pour la durée de mes jours.

(Psaume 22, 1-6)

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Saboteur

La Cinquième Colonne 🇫🇷

Alfred HITCHCOCK, 1942


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